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CUBA 2005
17 mars 2005

17 mars 6h30

La plage est déserte à l’exception de deux ou trois baigneurs matinaux qui profitent de cette eau calme sous la lumière rasante d’un soleil cubain.

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Quelques personnes ont déjà envisagé la journée comme une bonne occasion de réaliser des affaires. Il sont trois ou quatre à installer leur étal de petits objets d’artisanat local. Des choses plutôt jolies, sculptées dans du bois de grenadier bicolore. Et tout, toujours, démontable, pour être transporté dans les valises et les soutes des avions qui repartent.

S’avancer dans l’eau sans frissonner est un luxe que les mers tropicales offrent sans rechigner. L’étape du jour devrait être moins difficile et nous avons prévu de partir en début d’après-midi. Après le bain nous abandonnons les barquettes mises à notre disposition par l’hôtel et nous allons prendre notre petit déjeuner. Il y a pléthore, bien entendu, et nous trouvons, répartis entre les tables et les buffets toutes sortes de produits frais, de fruits. Des pâtisseries variées voisinent avec des confitures et des pains grillés ou frais. Plus loin la charcuterie, les oeufs cuits durs ou à cuire en omelette ou au plat. Jus de fruits, café, thé, chocolat, lait. Mais que manque-t-il ? A côté de notre table l’eau d’un bassin couverte de nénuphars abrite les voyages paisibles de quelques poissons rouges qui s’empressent cependant pour happer les miettes que nous ne manquons pas de leur jeter.

Le personnel est à l’image de tous les gens que jusqu’alors nous avons rencontrés. Toujours un sourire, un geste agréable, un effort pour comprendre ce qui nous manque. Ils parlent anglais, depuis la femme de ménage jusqu’au directeur de l’établissement. Our next-table neighbourgs are Canadian. Les Canadiens représentent le premier groupe touristique. Les Français arrivent en quatrième position.

Aujourd’hui est un grand jour car nous allons faire une découverte extraordinaire. Les Français sont des gens prétentieux qui sont persuadés de détenir la vérité. Enfin, restons modestes. Nous sommes de ces Français là. Nous devions restituer notre chambre à midi. La veille, on nous avait remis la carte d’accès, avec sa bande magnétique programmée. Il était onze heures trente quand nous sommes retournés chacun dans nos pénates afin de prendre notre dernière douche et récupérer nos bagages. Et paf, la porte ne s’ouvre plus. Me voilà reparti vers l’accueil, persuadé que la carte a un problème. Surprise, Jean-Luc est déjà là, avec sa carte à la main qui présente la même anomalie. Et là nous apprenons stupéfait que nos montre ne sont pas à l’heure cubaine mais qu’elle retardent d’une heure. Bien sûr, tout s’arrange et nous pouvons bénéficier d’un sursis. Mais dans le même temps nous commençons à comprendre un certain nombre de comportements qui nous avaient paru bizarre. A commencer par le nôtre qui nous étions étonnés en voyant toutes les horloges des hôtels et des lieux publics ne pas être à la bonne heure. Evidemment, comment est-ce que nous, nous aurions pu nous tromper ? Pas de panique, que l’on se rassure, nous ne sommes pas complètement responsables, nous avons une bonne excuse. Le pilote, dans l’avion, nous a donné une mauvaise information. Mais quand même. Quand je pense que nous avions été surpris que la dame qui nous avait accueillis chez elle pour dîner, à Santiago de Cuba, nous dise avec insistance qu’elle était persuadée que nous viendrions quand même. Notre rendez-vous de vingt heures... il était vingt-et-une heures ! La langouste nous avait semblée un peu trop cuite ! Nous étions déçus parce que nous avions eu l’impression que nos hôtes étaient pressés de nous voir partir !

Quatorze heures et cinq minutes, heure cubaine, la vraie cette fois. Notre roue arrière semble dégonflée. Nous nous arrêtons dans une station service pour faire le plein et nous en profitons pour envoyer un peu d’air dans le pneu. Et c’est reparti. A surveiller.

La route pour Camagüey passe par Holguin où nous nous étions posés de nuit  quatre jours plus tôt. Petite balade à pied car les places sont réputées. Les Cubains adorent  les gâteaux à la crème. Mais nous avons surpris un moyen de transport de ces fameux gâteaux pour le moins étonnant compte tenu de la température ambiante.

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Le temps de numériser encore quelques belles américaines bien carrossées et nous reprenons la route. Cette fois il s’agit de la Carretera Central dont nous espérons qu’elle sera en meilleur état. En effet, les conditions s’améliorent même s’il faut rester très vigilant car les trous restent des pièges grands ouverts, tout prêt à nous secouer méchamment. L’arrivée à Camagüey était réputée délicate et le Guide du routard invitait les voyageurs à accepter un guide qui ne manquerait pas de se manifester dès les faubourgs. Mais une approche prudente, une bonne carte, quelques renseignements à des moments cruciaux et nous sommes arrivés fièrement et directement à notre hôtel où nous fîmes connaissance du responsable Havanatour qui nous indiqua le parking gardé et c’est accompagné d’un grand costaud en tricycle que nous rapatriâmes nos bagages à l’hôtel. Il est dix-neuf heures quinze. L’occasion est trop bonne et notre nouvel ami s’empresse de nous vanter les mérite d’une balade guidée dans Camagüey. Discussion, palabres, Jean-Luc discute âprement et négocie un tour de ville pour tous les quatre, en une heure, pour six pesos par couple. Le rendez-vous est pris pour le lendemain, à neuf heures trente. Le temps d’investir nos chambres et de nous changer, nous le retrouvons qui nous attend à la porte. Il nous accompagne gracieusement à travers la ville pour nous conduire à un restaurant. Nous dînons en compagnie d’un couple de Belges flamands et d’un autre couple de Français. Cette soirée agréable se termine, au retour, par une suite de haltes qui vont nous permettre d’écouter d’abord une femme qui chante du classique dans une sorte de jardin ouvert sur la rue. Un peu plus loin, nous restons un  moment sous le charme d’une chorale qui soutient les chants des fidèles dans une église. Plus loin encore, ce sont des joueurs et des chanteurs d’un orchestre typique qui se donnent en spectacle dans un bar où nous nous asseyons un moment. Le charme de Cuba, c’est tout ça à la fois. Un mélange de culture, une cohabitation pacifique et toujours, le chant, la danse, la peinture et les sourires.

Devant nous, alors que nous approchons de l'hôtel, un homme, de dos, parle avec deux jeunes garçons. Nous ne sommes plus qu'à une vingtaine de mètres et l'homme traverse le trottoir et disparait dans une petite impasse, laissant les deux jeunes personnes sur le trottoir à nous attendre. Il porte une barbe blanche fournie et il a le cheveux rare. Arrivés à leur hauteur l'un d'eux s'approche et nous demande, dans un anglais impeccable, si nous avons des médicaments. Nous n'en avons pas sur nous. Ils nous disent qu'ils peuvent être là demain matin, pour notre départ. Nous leur expliquons que nous n'avons pris que ce que nous risquons d'utiliser pendant le séjour. Ils s'excusent et s'éloignent rapidement. Je reste avec ma question au bord des lèvres. Comment s'appelle l'homme qui leurs parlait, juste avant que nous arrivions ?

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